THE BETA TEST

Jordan Hines co-dirige une agence à Hollywood. Dans ce monde où tout n'est qu'apparence, Jordan possède toute la panoplie : sourire carnassier aux dents merveilleusement blanches, costumes impeccables, voiture électrique et enthousiasme en toutes circonstances. Sans oublier une jolie compagne avec laquelle il est sur le point de se marier. Bref, une certaine image – ou une image certaine – du succès. Pourtant, sous le vernis clinquant de la réussite, on sait bien depuis quelques années qu'il y a quelque chose de pourri au royaume d'Hollywood. Peut-être même que le monde est en train de changer et la vie de Jordan sur le point de basculer : il reçoit un jour une lettre anonyme l'invitant à une mystérieuse rencontre sexuelle. Cet événement anodin – quoique – va alors prendre des proportions délirantes...

Comme dans le déjanté Thunder road grâce auquel nous l'avions découvert, Jim Cummings – ici associé à son ami PJ McCabe – prend un malin plaisir à nous dévoiler l'envers de l'American way of life. Ce n'est donc pas un hasard si The beta test se déroule à Hollywood, usine à rêves hautement symbolique, que les deux acolytes dézinguent à la fois outrageusement et avec subtilité. Le film ne se limite pourtant pas à cette satire grinçante et jouissive. Il ouvre son regard – acerbe – à des questions plus larges : de l'utilisation des données numériques à l'hypocrisie qui gouverne nos existences. Il bascule ainsi peu à peu dans une forme de thriller paranoïaque. Il parvient surtout à distiller en permanence un sentiment d'inconfort, une sensation d'instabilité dans laquelle tout peut arriver, à tout moment... Une chose reste certaine : Jim Cummings est un cinéaste – et comédien – complètement barré et absolument fascinant.