THE HOUSE THAT JACK BUILT
Du 17/10/2018 au 13/11/2018
FILM EN COMPÈTE : UNE SÉANCE EN AVANT-PREMIÈRE
SÉLECTION OFFICIELLE, HORS COMPÉTITION • FESTIVAL DE CANNES 2018
INTERDIT AUX MOINS DE 16 ANS
The house that Jack built relate cinq événements de la vie de Jack, un tueur en série qui envisage ses crimes comme de l’art, et nous fait partager ses discussions avec Verge, un homme mystérieux à qui Jack raconte son histoire. S'il y est bien question de violence physique, c’est la violence morale qui choque le plus : Jack est un personnage dingue, narcissique, enfermé dans un cercle infernal que les meurtres lui permettent de soulager. Si l’on s’en tient uniquement à ses actes ou à ses propos, le film est bien sûr détestable. C’est là qu’intervient Verge, petite voix mentale qui contrebalance et tempère Jack, le mettant face à ses actes et le ridiculisant. Toute l’ingéniosité de Lars Von Trier est de ne pas nous faire rire avec ce personnage, de ne jamais cautionner ses actes tout en déployant un humour grinçant redoutable.
Film sur l’art mais aussi – et surtout – sur l’art de Lars Von Trier, The house that Jack built permet au réalisateur de provoquer – encore – tout en se moquant de lui-même. Lorsqu’il évoque ses références, ses goûts, on voit apparaître l’auteur derrière le personnage. Il n'est alors pas étonnant qu’il ose se citer durant le film, allant jusqu’à reprendre des plans de ses anciens films pour établir un parallèle entre le travail de Jack et le sien. Puis un épilogue, où il renoue avec les propositions formelles d'Antichrist ou de Melancholia, achève cette fresque dédiée au Mal : ce dernier segment, essentiel, fait basculer le film dans une fantasmagorie sidérante où Jack se retrouve aux portes de l’enfer...
(D'après M. Bedini • leblogducinema.com)