THE INNOCENTS

SÉLECTION OFFICIELLE, UN CERTAIN REGARD • FESTIVAL DE CANNES 2021

Ida est une jeune enfant. Elle emménage avec ses parents et sa grande sœur Anna – atteinte d'une forme d'autisme – dans un appartement d’une banlieue tranquille, tout proche d'une forêt. Pendant les vacances scolaires, elle rencontre d'autres gamins de son âge : dans l'insouciance de l'été, à l’abri du regard des adultes, ils vont se découvrir des pouvoirs surnaturels. D'abord faibles, leurs capacités hors du commun vont peu à peu se révéler jusqu'à acquérir une force qui les dépasse et qu’ils vont chercher à repousser sans cesse. Sans qu’ils s’en aperçoivent, ce qui semblait être un simple jeu prend un tour de plus en plus inquiétant et dangereux...

Le titre évoque avec justesse un âge où les questions morales n'ont pas (encore) de prise, au-delà des notions de bien et de mal. Ida et ses amis expérimentent, a priori sans mauvaises intentions. Ne pouvant mesurer la portée de leurs actions, ils sont également capables d'une cruauté froide. Co-scénariste fétiche de son compatriote Joachim Trier, Eskil Vogt signe ici son deuxième – espérons que ce ne soit pas son second – long-métrage en tant que réalisateur. Il applique tous les codes du film de super-héros à ce récit d’apprentissage hors-norme, renouvelant ainsi admirablement le genre. La douceur de sa mise en scène contraste avec la violence sous-jacente puis manifeste, d'autant plus troublante qu'elle est l’œuvre d'enfants. Avec une étonnante économie d'effets et grâce à la qualité de sa direction d'acteurs – impressionnants pour leur âge – il insuffle une tension suffocante au quotidien de ces gamins partageant un secret en toute innocence. Une innocence dont il faut, vous l'aurez compris, tout de même se méfier...