THE SEA IS BEHIND

DANS LE CADRE DE LA TRI-TRILOGIE HICHAM LASRI

The sea is behind est un OFNI. Difficile d’en résumer l’histoire, parce que l’ensemble des symboles et des liens entre les personnages se dévoilent peu à peu. Nous sommes obligés de revisiter le film, d’aller rechercher les indices qui nous ont été livrés plus tôt, pour comprendre où on nous emmène.

Le film entremêle plusieurs histoires, et particulièrement celle de Tarik, qui s’habille en femme et danse sur la carriole de son père pour animer des cérémonies de mariages. Un métier traditionnel historiquement respecté... Tarik est pourtant la risée de son quartier, même s’il semble indifférent à tout ce qu’on peut lui infliger, souffrances morales ou physiques... Son père entretient une relation affective très forte avec le cheval qui tire sa carriole. Ce cheval devient vieux et un jour refuse de continuer à avancer... Il faudrait l’abattre, mais impossible pour le père d’accepter de laisser partir l’animal dont il est si proche... Et puis il y a ces rires d’enfants que Tarik entend en permanence dans sa tête... Ces enfants qu’on ne voit jamais... Et un flic corrompu qui traîne dans les parages...

La mise en scène est jouissive de trouvailles, de décalages, de jeux de mots pince-sans-rire, dans un film pourtant profondément noir et désenchanté. Hicham Lasri se permet toutes les libertés : son esthétique unique est totalement grolandaise. Entre surréalisme et anticipation, nous le conseillons vivement à un public averti et bien accroché !