L'INCROYABLE VÉRITÉ
Du 25/09/2019 au 29/10/2019
Josh Hutton, mécanicien et meurtrier, retourne dans sa ville natale. Il fait connaissance avec la fille de son patron, alors que celle-ci guette la fin du monde.
Les films programmés
Pour connaître le détail des séances programmées au Cosmo, cliquez sur les affiches ci-dessous :
« THE LONG ISLAND TRILOGY »
Hal Hartley en trois films • du 25 septembre au 29 octobre
Hal Hartley, ce réalisateur génial que les moins de trente ans ne peuvent pas connaître ! Et pour cause : ses films ne sortent plus en salle depuis les années 2000. Seuls quelques heureux avertis suivent assidûment son travail sur son site halhartley.com. Qu’a-t-il donc fait, cet États-unien de 60 ans, pour mériter cela ? Rien. Ou plutôt tout, car d’absolu il se nourrit ! Intransigeant, résolument indépendant, et toujours cherchant le franc-parler au détriment des convenances.
Intransigeant, d’abord. Alors qu’il se destinait à la peinture, Hal Hartley réalise début des années 90 une trilogie sur les lieux de son enfance, la banlieue de New York sur Long Island. Cette œuvre de jeunesse est, d’emblée, un coup de poing esthétique. Les plans sont fixes, le cadrage serré. Les dialogues, très écrits, s’enchaînent de manière monocorde. Les acteurs produisent une quasi absence de jeu. Et pourtant le charme opère, nous voilà instantanément captifs de leurs histoires. Cela est dû, en grande partie, à la manière d’éclairer et de filmer les visages, Hartley les magnifie jusqu’à transformer ses comédiens en icônes. Ils deviennent alors dépositaires d’une mission qui, malgré les vicissitudes de l’extérieur – famille, voisins, société –, doit se réaliser. On serait tenté de voir là toutes sortes d’influences, pour certaines assumées comme Godard ou Bresson. On voudrait également situer Hartley quelque part entre Rohmer, Kaurismaki et Truffaut. On aurait tort : il fait du Hartley et il le fait avec une détermination sans faille. Avec cette trilogie première, c’est un manifeste qu’il écrit, son manifeste ! Il n’en résulte pas pour autant un cinéma conceptuel, Hartley brise les icônes aussi aisément qu’il les crée. Pour ce faire, il use de subtiles scènes burlesques, dont certaines cultes !
L’indépendance, ensuite. À la production classique de l’industrie cinématographique, il préfère le financement participatif que lui permet Internet. Le succès de la trilogie Long Island lui avait pourtant ouvert portes et portefeuilles. Mais sa liberté de création ne s’achète pas, qu’on se le dise !
Le franc-parler, enfin. Les personnages d’Hartley incarnent, à leur manière, l’intégrité de leur auteur ! Ce sont des voyous, des marginaux. Ce sont de drôles de gueules qui, bien que cassées et paumées, s’affirment contre la bienséance et la bien-pensance environnantes. « Êtes-vous prêtre ? » demande-t-on sans cesse au protagoniste de L’incroyable vérité. « Non, je suis mécanicien, j’ai appris en prison » répond l’intéressé. La franchise ne paie pas, les personnages d’Hartley sont pauvres, ils n’en sont pas moins obstinés à parler vrai. À noter que les femmes ne sont pas en reste, ce qui n’avait rien d’évident en 1990...
Trois films-manifestes, une séance par semaine pour chacun...
Ne les ratez pas !