TIGRESSE
Du 07/08/2024 au 27/08/2024
Dans une petite ville de Transylvanie, Véra, vétérinaire plutôt habituée à soigner des chats, se retrouve à gérer un félin bien plus imposant : une tigresse, ancienne propriété d’un kéké du coin qui l'a nommée Rihanna, est accueillie dans un zoo. Malgré toutes les précautions prises, l’appel de la nature risque d’être le plus fort...
Le premier long-métrage d'Andrei Tanase aurait pu être alourdi par la tentation de la personnification : on croit voir venir la fable qui dresserait un parallèle entre la vie de l’héroïne – endeuillée et dans l’impasse – et celle de l’animal – emprisonné et en quête de liberté. Tigresse se montre finalement plus inattendu. Où qu’il se trouve, le tigre est une présence incongrue : dans un hangar du zoo, chez un particulier, au bord d’une piscine, en liberté. Les personnages courent après cette absurdité tandis que le film varie les registres avec fluidité. Drame intime et réaliste dans la lignée de ce que peut produire le cinéma roumain contemporain, il emprunte aussi au survival d’action minimaliste. Imprévisible, Tigresse est habité par une étrange tranquillité. Les blocs d’unité de lieu et de temps se succèdent : le zoo la nuit, le groupe dans la « jungle », la chasse finale. Cette construction, à la fois simple et surprenante, cherche davantage à installer des respirations qu’à couper le souffle. Il y a, au premier plan, l’aventure triste et pathétique de cette chasse au tigre – inspirée de faits réels – et, en creux, un portrait humain d’une touchante mélancolie, joliment souligné par la musique de Jean-Benoît Dunckel – cofondateur du duo Air.
(D'après Nicolas Bardot • lepolyester.com)