UN DIVAN À TUNIS
Du 12/02/2020 au 21/03/2020
« Je savais que mon premier film se passerait à Tunis mais c’est la révolution tunisienne qui a été le véritable déclencheur. Les mois qui suivirent la révolution m’ont fait penser aux mois qui suivent les débuts d’une analyse : tout est à reconstruire, on remet tout en question et puis progressivement chaque chose retrouve une place. » Manele Labidi
Après avoir exercé en France, Selma revient à Tunis pour y ouvrir un cabinet de psychanalyse. Portée par son désir de contribuer à la reconstruction du pays et persuadée de répondre à un « besoin » de plus en plus fort chez ses compatriotes, Selma est déterminée. Comment pouvait-elle se douter que les obstacles seraient si nombreux ? Entre un vendeur de voitures peu scrupuleux et un policier qui l'est trop, entre une nièce assoiffée d'indépendance et des patients qui ont du mal à s'affranchir des traditions, entre celles qui prennent Freud pour un frère musulman et ceux qui confondent séances payantes avec « prestations tarifées », les débuts du cabinet sont pour le moins mouvementés. Alors que son activité s'installe peu à peu, Selma découvre qu'il lui manque une autorisation administrative indispensable pour pouvoir continuer d'exercer...
En racontant les déboires d'une psychanalyste au cœur de Tunis et ses rencontres avec la population locale, Manele Labidi offre une radiographie d'un pays en pleine ébullition au lendemain de la Révolution. Elle fait pour cela le choix de la comédie, peuplée de personnages hauts en couleur : à la fois drôle et intelligent, son film multiplie les saynètes tour à tour absurdes, burlesques ou tendrement moqueuses. Elle peut surtout compter sur la prestation étincelante de Golshifteh Farahani : aussi rayonnante qu'obstinée, elle fait souffler un vent de liberté et de provocation dans une société en pleine reconstruction sociale et politique.