UN PETIT BOULOT
Du 28/09/2016 au 17/10/2016
C’est une réjouissante comédie noire et grinçante, d’autant plus savoureuse qu’on en voit peu de cet acabit dans le cinéma français, ou alors il faut remonter aux polars parodiques et anars des années soixante, souvent dialogués par Michel Audiard. Quelque part dans le nord de la France. L’usine du coin, qui fournissait l’essentiel du travail, a fermé, et les salariés sont restés sur le carreau. Jacques (Romain Duris) fait partie de ces victimes collatérales. Heureusement il a quelques potes pour lui remonter le moral, comme Tom (formidable Gustave Kervern), à peine mieux loti après avoir accepté d’être surexploité comme gérant d’une station service.
Dans ces conditions, difficile de refuser un petit boulot, surtout quand il peut vous rapporter vingt mille euros en une journée. À ce tarif, inutile de vous dire que ce n’est pas n’importe quel petit boulot : Gardot, le bookmaker-mafieux local demande à Jacques de tuer sa femme adultère. Il lui fait sa proposition dans une scène aux dialogues savoureux. D’ailleurs l’humour noir et très efficace du film réside essentiellement dans ce personnage de Gardot, truand à l’ancienne avec un air débonnaire de bon bourgeois, affublé de petits chiens ridicules. Un rôle savoureux que le scénariste-dialoguiste Michel Blanc a mitonné aux petits oignons pour lui-même. Romain Duris lui donne parfaitement la réplique dans le rôle de l’ouvrier qui se laisse embarquer par nécessité dans une spirale meurtrière. Parce que c’est bien connu : quand on a tué une fois, on peut remettre ça plus facilement...