UNE FOIS QUE TU SAIS

Emmanuel Cappellin est, depuis des années, conscient des ravages du dérèglement climatique. Il a notamment été marqué par la lecture du livre Les limites de la croissance, aussi connu comme le Rapport Meadows et publié en 1972 (!). Cette intuition d'un effondrement inévitable de notre civilisation industrielle a un impact sur sa vie personnelle et le touche profondément. Plutôt que de se laisser envahir par cette angoisse, il décide de partir à la rencontre de différents experts et scientifiques, spécialistes de ces questions.

Une fois que tu sais prend la forme d'une odyssée intime, guidée par les ressentis de son réalisateur. Si ces chercheurs apportent une vision d'ensemble de la situation climatique et énergétique, ils nous dévoilent aussi quelles émotions ce savoir engendre dans leur propre existence. Nous découvrons ainsi la lucidité scientifique chez l’ingénieur et conférencier Jean-Marc Jancovici, la tristesse pour le fondateur du Post Carbon Institute Richard Heinberg, la saine colère de l'expert du GIEC bengladais Saleemul Huq ou encore la transformation intérieure à laquelle nous invite la géographe allemande Susanne Moser. À l'instar de Pablo Servigne, qui apparaît dans le film lors d'une conférence à Saillans – village de la Drôme dans lequel réside Emmanuel Cappellin –, Une fois que tu sais pose également la question de la « transition ». Il passe du global au local, se tourne vers l'avenir et se fait ainsi porteur d'espoir : à l'inquiétude et l'impuissance que nous pouvons ressentir face à l'ampleur du désastre, il oppose l'action solidaire et la résilience collective.