JAMAIS CONTENTE
Du 11/01/2017 au 14/02/2017
d’après Le journal d’Aurore de Marie Desplechin (Ed. L’École Des Loisirs)
« Mon père est atroce, ma mère est atroce, mes sœurs aussi, et moi je suis la pire de tous. Les profs me haïssent, j’avais une copine mais j’en ai plus, et mes parents rêvent de m’expédier en pension pour se débarrasser de moi. Je pourrais me réfugier dans mon groupe de rock, si seulement ils ne voulaient pas m’obliger à chanter devant des gens. Franchement, quelle fille de treize ans est aussi atrocement malheureuse que moi ? »
Aurore, l’héroïne de ce film, est une ado qui cache son mal-être sous une bonne dose de révolte. Elle en fait voir de toutes les couleurs à ceux qui l’entourent : ses parents, qui subissent régulièrement ses remarques assas-sines et ses coups d’éclat au beau milieu des repas de famille, sa sœur, ses profs, les garçons... Tout le monde en prend pour son grade. La seule qui échappe à sa mauvaise foi est peut-être sa grand-mère, qui arrive à jouer le rôle de confidente de ses malheurs adolescents. Mais même si elle peut paraître très longue, l’adolescence ne dure qu’un temps, et Aurore se rend bien compte que sa rébellion permanente ne pourra pas se prolonger éternellement. D’autant que les choses changent : une bande de garçons lui proposent de chanter dans leur groupe de rock, et un prof remplaçant la prend au sérieux...
Jamais contente traite de cet âge ingrat avec subtilité et humour, créant un personnage d’ado insupportable, pétrie de contradictions, terriblement attachante. Il évite avec malice les écueils du film de teenagers, n’essayant de singer ni leur langage ni leur musique (la première chanson que répètent Aurore et son groupe est un morceau des Black Rebel Motorcycle Club) : un chouette film qui fait cohabiter avec drôlerie mauvaise foi et bon goût.