LE CIEL ATTENDRA

Tout commence par ce qui ressemble à une thérapie de groupe : différentes personnes racontent leur expérience de parents, leur vie... Chacun d’entre eux est confronté à ce que les médias appellent communément la « radicalisation » de leur enfant... Le film s’attaque à cette question de manière frontale à travers la vie de deux familles. Sonia, 17 ans, est arrêtée parce qu’elle est soupçonnée de vouloir commettre un attentat. Au vu de son environnement familial, elle est autorisée à rester chez elle plutôt qu’en détention, à condition qu’elle n’ait accès ni à internet ni au téléphone, et ne puisse sortir qu’accompagnée d’un parent ou d’un éducateur... On assiste alors à sa « dé-radicalisation »... D’un autre côté, on suit la mère de Mélanie, seule depuis le départ de sa fille pour la Syrie... Mélanie, ado militante investie dans des causes humanitaires, socialement intégrée dans son lycée, jusqu’à ce qu’elle rencontre un mec sur internet. Doucement la relation glisse vers une forme de dépendance et Mélanie se soumet, de plein gré, à de nouvelles convictions...

Le ciel attendra est un film fort, touchant, et absolument implacable dans sa démonstration. Il décortique étape après étape le processus de l’embrigadement, d’autant plus terrifiant qu’il en devient compréhensible. Sur un sujet brûlant et tellement ancré dans l’actualité, Marie-Castille Mention-Schaar signe un film extrêmement documenté dont le contenu est à la fois poignant – nous sommes quasiment dans un thriller psychologique – et absolument nécessaire tant elle y aborde cette question sous un angle totalement nouveau, loin des clichés véhiculés chaque jour par les médias...