MAMAN A TORT

En voilà une bonne surprise ! Sans trop savoir pourquoi, nous nous attendions à une fade comédie française un peu surjouée, tapissée de bons sentiments... Mais pas du tout ! Maman a tort traite d’un sujet pas facile avec beaucoup de finesse et trouve le juste équilibre... C’est une franche réussite !

Anouk a 14 ans. Son père lui avait trouvé un stage d’observation (le fameux stage de troisième) sur les plateaux d’une émission de télé... Sauf qu’au dernier moment, cette option là n’en est plus une et la pauvre Anouk se retrouve le bec dans l’eau le vendredi soir, alors que son stage devait démarrer le lundi matin... La voilà donc obligée de faire son stage dans la compagnie d’assurances qui emploie sa mère : des bureaux en enfilades, à chaque service son étage, des secrétaires, des dossiers, des archives, des post-it... Bienvenue dans le monde du travail ! Anouk débarque là-dedans à reculons, sans rien attendre. Mais, dès le premier soir, elle assiste à l’esclandre d’une femme à l’accueil de la compagnie... Persuadée que sa maman agit pour le bien des sociétaires (et non pour le profit des actionnaires), touchée par la situation de cette femme, Anouk insiste auprès de sa mère pour que son dossier soit ré-étudié. Ses espoirs et ses idéaux vont la pousser à mener elle-même l’enquête, même si ses recherches risquent fort de l’amener vers des conclusions peu reluisantes...

Sans compromis, Maman a tort tient la route jusqu’au bout, évitant l’écueil des raccourcis trop faciles ou des résolutions manichéennes. L’absurdité du monde du travail et la déshumanisation des relations sont criantes de vérité... Tout comme la jeune Jeanne Jestin, véritable révélation de ce film attachant.