PETIT PAYSAN
Du 30/08/2017 au 21/10/2017
SÉLECTION OFFICIELLE • SEMAINE DE LA CRITIQUE 2017
Pierre, la trentaine, est éleveur de vaches laitières et ses gadelles sont toute sa vie : sept jours sur sept, jusque dans ses rêves ! Il travaille « à l’ancienne » dans sa ferme familiale, c’est-à-dire sans machine, et cajole ses vaches qui portent toutes des prénoms. Il ne prend pas vraiment le temps de voir ses amis, encore moins de sortir avec des filles du coin – même si ses parents un brin envahissants le caseraient bien avec la boulangère. La seule personne qu’il tolère au quotidien c’est sa sœur vétérinaire, Pascale, exaspérée de devoir sans cesse rassurer sa paranoïa. Alors que les premiers cas d’une épidémie se déclarent en France, Pierre découvre que l’une de ses bêtes pourrait être infectée. Il ne peut se résoudre à perdre ses vaches, et sera prêt à tout pour essayer de les sauver.
Au départ très ancré dans le réel, le film prend une toute autre tournure, empruntant subtilement au thriller, parfois même à la comédie, à mesure que Pierre tente des diversions pour échapper au contrôle sanitaire. Un ton décalé teinté d’étrangeté s’installe, accentué par la musique obsédante du groupe Myd. Le jeu remarquable des acteurs – Swann Arlaud et Sara Giraudeau en tête, sans oublier l’intervention de Bouli Lanners en fermier belge désabusé qui tient une chaîne Youtube enragée –, se mêle à celui d’acteurs non-professionnels – les parents et amis du réalisateur – particulièrement attachants. Après trois courts-métrages remarqués, Hubert Charuel signe avec Petit paysan un premier film actuel, osé et parfaitement maîtrisé sur la difficulté d’exercer le métier d’agriculteur aujourd’hui.