QUE DIOS NOS PERDONE
Du 09/08/2017 au 13/10/2017
Madrid, 2011. En pleine canicule, la ville attend la visite imminente du pape et des millions de fervents catholiques venus y assister, en même temps qu’elle est confrontée à l’émergence du mouvement des indignés. Dans ce contexte proche du chaos, des meurtres aux mêmes caractéristiques s’enchaînent, laissant suggérer qu’ils sont l’œuvre d’un tueur en série particulièrement malsain. Deux inspecteurs atypiques, le bègue Velarde et le sanguin Alfaro, sont chargés de l’enquête. Sous pression à chaque nouvelle victime, ils sont de surcroît contraints d’agir dans la plus grande discrétion... Une course contre la montre s’engage alors, dans la chaleur étouffante d’une ville – et d’une enquête – sous haute tension...
Depuis La isla minima, le polar espagnol semble vivre un nouvel âge d’or, produisant régulièrement des thrillers troubles, fiévreux dont Que dios nos perdone est un exemple particulièrement efficace. Le film sonde les recoins les plus obscurs de ses personnages, qu’ils soient du bon ou du mauvais côté de la loi. La traque du serial killer sert aussi à révéler la personnalité complexe de ses poursuivants. Mêlant approche quasi-documentaire dans la première partie et esthétique plus stylisée quand la violence éclate, c’est aussi un portrait de l’Espagne contemporaine, minée par la crise et par la colère populaire que celle-ci engendre mais toujours sous l’influence d’une religion omniprésente. Primé dans de nombreux festivals (Prix du Scénario à San Sebastien, Prix Sang Neuf à Beaune, Goya du Meilleur Acteur), aussi finement écrit que brillamment interprété, Que dios nos perdone est un thriller palpitant, d’une noirceur éblouissante.