SOY NERO
Du 21/09/2016 au 18/10/2016
À l’origine de Soy Nero, il y a une réalité : celle de ceux que l’on appelle les « green card soldiers », des jeunes venus des quatre coins du globe combattre pour l’armée américaine dans l’espoir d’obtenir ainsi la citoyenneté étasunienne... Une réalité qui est pour beaucoup un rêve. Et d’ailleurs, comble du cynisme politicien, cette possibilité s’insère dans une loi – votée dans la lignée du Patriot Act – sobrement nommée Dream Act. Mais, dans les faits, cette nationalité promise est donnée beaucoup plus facilement à ceux qui reviennent du front les deux pieds devant, quand ceux qui rentrent en vie se perdent dans les méandres administratifs, et sont parfois expulsés avant d’avoir pu régulariser leur situation...
Mais n’allons pas trop vite. Le point de départ de Soy Nero, c’est un jeune homme qui tente de passer la frontière entre le Mexique est les États-Unis. Un immigré clandestin comme tant d’autres, pensez-vous... Oui... et non. Car Nero, c’est son nom, a grandi aux États-Unis avant d’en être expulsé dans le sillage du 11 septembre : il veut donc simplement rentrer chez lui et retrouver son frère. Son parcours sera fatalement semé d’embûches, dominé par l’angoisse d’être découvert et reconduit à la frontière. Le film suit Nero pas à pas dans cette épopée, alternant plans d’une beauté époustouflante – la traversée de la frontière sous les feux d’artifice est superbe – et moments de tensions à la limite de la paranoïa. Et au fil d’un itinéraire qu’il mène pourtant avec toute la volonté dont il est capable, Nero finira par voir dans le sort de ces « green card soldiers » sa seule planche de salut, cruel miroir aux alouettes pour ceux qui n’ont plus d’autre espoir de se tailler une place sous le soleil trompeur du rêve américain...