THEEB

Péninsule Arabique, 1916, sous l’occupation britannique. Dans un campement bédouin, au coeur du désert, le jeune Theeb, 10 ans, vit avec son grand frère Hussein, qui lui transmet les traditions ancestrales. Une nuit, un officier britannique s’invite dans la communauté : chez les bédouins, si un visiteur demande l’hospitalité c’est un devoir de la lui accorder et de s’occuper de lui jusqu’à ce qu’il soit en sécurité. Hussein accepte donc de le guider à la recherche d’un puits, sur la route de La Mecque. Le jeune Theeb refuse de voir son frère quitter le campement et décide de les suivre... Mais le désert est dangereux et Theeb n’a aucune conscience des conflits qui se jouent sur ces territoires...

Theeb, en bédouin, signifie « loup » : l’enfant à qui on donne ce nom est celui qui sera assez malin pour se sortir de n’importe quelle situation, celui dont la force mentale sera à la hauteur de toutes les épreuves. Ce voyage au cœur du désert va révéler le petit homme. Pris dans des conflits qu’il ne peut comprendre, son instinct de survie va prendre le dessus sur tout le reste, même du haut de ses 10 ans...

L’intrigue, qui fait se croiser des petits groupes de voyageurs, de révolutionnaires ou de brigands, laisse entrevoir un conflit plus large qui oppose tradition et modernité. Theeb accède à des bribes de conversation, il observe... et nous aussi puisque le film adopte complètement son point de vue... Toutes les pistes évoquées ne seront pas forcément résolues, laissant à chacun – personnage comme spectateur – une large part d’interprétation. Mais ce qui est sûr en revanche, c’est qu’esthétiquement, le film est absolument époustouflant : le désert, magnifiquement filmé, alterne entre jours lumineux et nuits inquiétantes... Un pur plaisir de cinéma !