TIKKOUN
Du 07/12/2016 au 20/12/2016
Haïm-Aaron vit à Jérusalem où il effectue de brillantes études dans une yeshiva ultra-orthodoxe, dans lesquelles il met toute sa dévotion. Un soir, alors qu’il s’impose un jeûne drastique, Haïm-Aaron s’effondre et perd connaissance. Après de longues minutes de soins infructueux, les médecins le déclarent mort. Mais son père se lance dans un massage cardiaque acharné, et, contre toute attente, le ramène à la vie. À la suite de cet accident, et malgré ses efforts, Haïm-Aaron ne parvient plus à s’intéresser à ses études. Il se sent dépassé par un soudain éveil charnel de son corps et soupçonne Dieu de le tester. Il se demande s’il doit s’écarter du droit chemin et trouver une nouvelle voie pour raviver sa foi. De son côté, son père est tourmenté par la peur d’avoir été à l’encontre de la volonté de Dieu en ressuscitant son fils, dont il remarque le changement de comportement...
Tourné dans un magnifique noir et blanc, comme pour souligner que dans le monde de son héros il n’y a pas de juste milieu, le film questionne magnifiquement le poids de la religion. Les plans tirés au cordeau décrivent cet univers autarcique dominé par la foi et la croyance. La mise en scène est épurée, d’une rigueur souvent stupéfiante, mais ce formalisme n’est jamais gratuit : il construit un univers étouffant dans lequel le jeune Haïm-Aaron est peu à peu troublé par la prise de conscience de son corps et de ses désirs, si longtemps mis de côté. Méditation philosophique sur la liberté, l’ob-scurité et la lumière, subtilement critique, Tikkoun possède une forme de grâce hypnotique, fascinante d’un bout à l’autre.