VOYAGE À TRAVERS LE CINÉMA FRANÇAIS
Du 07/12/2016 au 07/01/2017
Une séance par semaine, le Samedi matin
Sur l’écran, on voit deux voitures se poursuivre, la nuit, dans une ambiance de film noir de jadis. Une voix off – celle de Bertrand Tavernier – commente ce film qui l’a marqué, tout gamin, et dont il a mis des années à retrouver le titre : Dernier atout. De Dernier atout, on passe à Casque d’or, où l’on revoit Simone Signoret, éblouissante, à Falbalas, qu’aime tant le couturier Jean-Paul Gaultier. De Becker, on va à Jean Renoir, et de Renoir à Jean Gabin. Et de Gabin à Maurice Jaubert, l’un des plus grands compositeurs français, et de Jaubert à Eddie Constantine et de lui à la Nouvelle Vague – Chabrol, Godard – dont Bertrand Tavernier va s’occuper comme attaché de presse, avant de devenir lui-même cinéaste. Bertrand Tavernier, face caméra, à cœur ouvert dans un documentaire qui retrace à la fois son parcours personnel et ses longs-métrages français préférés. Une idée de génie qui permet d’en savoir plus sur l’enfance du réalisateur peu habitué à la confidence, mais au contraire intarissable quand il s’agit de faire une analyse filmique.
Il s’est livré à un travail de titan pour mettre en scène ce documentaire qui compile plus de 500 extraits commentés et entrecoupés d’anecdotes. De son anomalie à la rétine liée à la privation de nourriture pendant la guerre à son séjour dans un sanatorium à cause de la tuberculose, au cours duquel il a découvert son maître à penser, Jacques Becker, en passant par le spectateur qui fait chauffer une boîte de petits-pois en pleine projection... Ce récit passionnant donne envie de redécouvrir les classiques de Jean Renoir, Jean Gabin, Julien Duvivier, François Truffaut, Jean-Pierre Melville, Claude Sautet… Voyage à travers le cinéma français est un documentaire qui pourrait s’intituler « Le cinéma retrouvé », tant Tavernier y ressemble à un Marcel Proust qui aurait remplacé ses chères madeleines par des extraits de films. Un hommage vibrant et nécessaire à quelques pépites du patrimoine. En attendant la suite.