SWAGGER
Du 16/11/2016 au 27/12/2016
« What hempen homespuns have we swaggering here, So near the cradle of the fairy queen? »
(Quels sont ces rustiques personnages qui font ici les fanfarons, Si près du lit de la reine des fées ?)
William Shakespeare, Songe d’une nuit d’été
Swagger... Derrière ce titre énigmatique se cache une œuvre inclassable et étonnante, à la croisée du documentaire et de la fiction, qui dresse un portrait original et franchement enthousiasmant d’une jeunesse qu’on ne montre que trop peu sous cet angle. Le titre, justement, mérite qu’on s’y attarde un peu. Parce que si au premier abord il ne nous évoque pas grand chose, il a sa petite histoire. Il contient en effet un des termes utilisés par la jeunesse qu’a décidé de filmer Olivier Babinet : le swag. Dérivé de l’anglais « swagger » : fanfaronner, sa première utilisation est à rechercher chez... Shakespeare ! On retrouve dans l’histoire de ce terme ce qui fait la structure si particulière de ce documentaire : un point de départ profondément ancré dans le réel mais qui ne s’interdit pas de véritables envolées lyriques, quand de la parole de ces jeunes naissent des passages fictionnalisés représentant leur imaginaire, leur quotidien fantasmé, sublimé, transcendé.
Swagger, c’est une plongée au coeur d’un collège d’Aulnay-sous-Bois, en région Parisienne, à la rencontre d’une poignée de jeunes qui se livrent avec une sincérité et une lucidité désarmantes. Qu’ils parlent de leur quotidien, de leurs rêves, de l’amour ou des Français « de souche », on sent la liberté de leur parole et leur envie de la livrer. Réalisé en immersion dans le collège, le film est en permanence à leur hauteur, à leur service, tout en se livrant à un incroyable travail cinématographique, de montage notamment, permettant de mélanger le réel à la fiction. A mille lieues des clichés, mais sans jamais occulter les difficultés, Swagger (re)présente avec humour et enthousiasme une jeunesse hétérogène et pleine de fantaisie. De magnifiques fanfarons.